mercredi 27 août 2014

Je m'en veux, je t'en veux , mais c'est un accident

Mercredi dernier, on a emmené Loupiote dans une ferme pédagogique (j'en reparlerais plus tard). On avait laissé mon petit Loupiot à sa mamie pour profiter de notre Loupiote en solo.

On avait passé une super journée. On est rentré. Mamie est repartie. On a commencé à vaquer à nos occupations. Puis Loupiot s'est réveillé ( quand le ventre cri famine, on peut rien y faire).

Comme à son habitude, Loupiote est un peu plus difficile quand je donne le biberon (et oui je donne le biberon, mais ça c'est un autre débat) à son petit frère. Elle réclame de l'attention, ce qui est un peu logique. Et pour ne pas aider on est en pleine période du "Non".

C'est là que le drame est arrivé. Je demande à Loupiote de mettre ses chaussons une fois encore et elle me répond "Non" comme à son habitude en ce moment. Je lui explique qu'elle ne doit pas répondre et qu'elle va mettre ses chaussons qu'elle le veuille ou non. Papa Loupiot s'emporte, la met au coin, Loupiot hurle, il part chercher les peluches de sa chambre. Et en revenant, PAF !

Il n'a pas vu qu'elle était derrière lui et à refermer la porte sur ses doigts. Et là en quelques secondes, tout bascule, on passe du super journée à un drame et un tour aux urgences.

Le sang coule, on ne voit pas bien s'il y a une plaie ou non. Papa Loupiot prend sa fille dans les bras et appuie sur le doigt. Je pars chercher une compresse stérile, et c'est dans ces moments là qu'on découvre que ces fichus paquets sont vraiment pas pratique à ouvrir.

Et là je m'active, faut préparer le petit Loupiot pour sortir, prendre un biberon de plus car on sait pas combien de temps on restera aux urgences. Prendre les chaussures de Loupiote car pour l'instant Papa la porte mais pour revenir (bon au final dans la précipitation je les ai oublié sur la table). Je ne trouve pas forcément ce que je cherche. Je brasse de l'air dans tous les sens en cherchant les choses.
On est obligé de partir tous ensemble car quelqu'un doit tenir la compresse.

Papa Loupiot a les jambes qui vacille, il s'en veut. J'essaye de dédramatiser, je ne lui en veut pas c'est un accident, ça aurait pu m'arriver. Et là j'imagine si ça avait été moi, seule avec les deux loupiots. On part, je suis forte pour eux, il le faut. Surtout que Papa Loupiot est très mal. C'est pas le moment qu'on
flanche à deux.


On arrive aux Urgences pédiatriques du CHU de Caen. Il n'y a personne dans la salle d'attente mais on est pris aussitôt. Papa Loupiot part avec Loupiote dans une salle d'examen et je fini l'admission à l'entrée avec Loupiot. Et je les rejoins quelques minutes après. Le personnel est déjà là pour nettoyer et voir les dégâts.

L'interne arrive rapidement et constate un décollement de l'ongle casi totale. Pas de plaie ouverte en plus.
Elle nous explique comment on va procéder le chirurgien, nous explique qu'il n'y a pas besoin d'aller au bloc opératoire mais qu'on lui mettra un masque. Et qu'elle va aller faire une radio pour vérifier qu'il n'y a pas de fracture.

Pareil, le radiologue arrive très rapidement. Verdit fracture de la première phalange du majeur de la main gauche.

Le chirurgien arrive à la suite. Et tout s'enchaine, la préparation du matériel, le masque (que Loupiote ne veut pas et respire assez mal dedans, elle pleure).
Et là commence la partie qui m'a fait le plus souffrir, j'ai même été obligé de sortir pour pas tomber dans les pommes.

Le chirurgien fini de décoller l'ongle qui est complètement arraché. Puis le recouds sur l'ongle pour aider le suivant à pousser droit. Le temps parait s'étirer, les minutes deviennent des heures où je vois mon bébé souffrir, hurler, et taper des pieds. Elle souffre mais je me dis que c'est pour son bien. Cette technique permet une plus belle repousse de l'ongle suivant. c'est une fille, elle voudrait mettre du vernis et montrer ses ongles plus tard. Et je me dis que comme pour tout le reste, elle oubliera cette douleur.

Et puis cette éternité se termine, on lui bande le doigt. Elle pleure encore, on essaye de la distraire. Et puis le stress redescend. Elle s'endort presque sur le brancard en attendant les instructions de sortie.

On repart enfin, une ordonnance pour un antibio (ils considèrent ça comme une fracture ouverte), un numéro pour prendre un RDV de contrôle pour dans 10 jours avec changement de pansement. Et surtout une belle frayeur.



Aujourd'hui ma fille m'impressionne, elle a été super courageuse malgré un masque qui n'avait pas l'effet escompté. Elle ne se plaint pas et s'adapte pour faire les choses avec une seule main.
Ce n'est pas douloureux mais plutôt génant.

Voyez par vous même, le bandage est casi aussi gros que sa main.

Super pour fêter ses 2 ans le lendemain.

Sur le moment, je m'en suis voulu. Voulu d'avoir eu un second enfant si tôt et que Loupiote essaye d'attirer notre attention, Voulu de me dire qu'elle pense qu'on l'abandonne.
J'en ai voulu à son père d'avoir été si sévère, de ne pas avoir faire attention, de perdre son calme un peu plus rapidement à cause du manque de sommeil.
Mais ce n'est qu'un ACCIDENT, qui peut arriver à n'importe qui.

Le lendemain en voyant le sourire sur le visage de Loupiote, ses calins à moi, à son Papa et à son petit frère. Toute cette culpabilité s'est envolée.
Maintenant je relativise !

4 commentaires:

  1. un gros bisou de réconfort pour tout le monde car vous en avez besoin tous les 4 <3

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci,le plus dur est passé ! Et tout va bien, reste plus que l'ongle à repousser !

      Supprimer
  2. Les accidents arrivent bien souvent avec des loupiots, surtout quand on en a deux en bas âges comme toi ! Et c'est bien que tu ne culpabilises plus, car tu n'as pas à le faire ! Ça arrive ! Gros bizoux !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec une loupiote qui ne souffre pas la culpabilité est plus facile à évacuer !!! Merci à toi.
      Bisous

      Supprimer